Et maintenant on va où?

et maintenant on va oùEt maintenant on va où ?

Comédie dramatique de Nadine Labaki ( 2011)
France – Liban   110mn

Réalisation et scénario : Avec Nadine Labaki, Claude Baz Moussawbaa, Layla Hakim.

Synopsis :

Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une procession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre elles les photos de leurs époux, leurs pères ou leurs fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Arrivé à l’entrée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien. Avec pour toile de fond un pays déchiré par la guerre, Et maintenant où l’on va ? raconte la détermination sans faille d’un groupe de femmes de toutes religions à protéger leur famille et leur village des menaces extérieures. Faisant preuve d’une grande ingéniosité, inventant de drôles de stratagèmes, unies par une amitié indéfectible, les femmes n’auront qu’un objectif : distraire l’attention des hommes et leur faire oublier leur colère et leur différence. Mais quand les évènements prendront un tour tragique, jusqu’où seront-elles prêtes à aller pour éviter de perdre ceux qui restent ?

Nadine Labaki :

Actrice, productrice, réalisatrice, scénariste née à Beyrouth en 1974.Après des études audiovisuelles au Liban, elle réalise à vingt trois ans un premier court-métrage primé à la Biennale du cinéma arabe Elle sort son premier long-métrage, Caramel, présenté  à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2007.Grand succès. Elle est nommée chevalier des Arts et Lettres en 2008. Et maintenant où l’on va ? , sélectionné au Festival de Cannes 2011, y a reçu le prix François Chalais et une mention spéciale du jury eocuménique du Festival.

Secrets de tournage :

Ce film évoque les évènements actuels  du monde arabe. Quand  on lui demande de répondre à la question que pose le titre, elle ne sait pas. « J’ai écrit mon film avant les révolutions arabes, mais je me pose la même question : je suis optimiste et j’ai peur à la fois..L’idée de ce film est partie d’une flambée de violence le 7 mai 2008 au cœur de Beyrouth. On sait  qu’il suffit d’un rien pour que ça explose et on en a marre  de ces conflits interreligieux. Le film exprime ce que beaucoup de gens ressentent au Liban, d’appartenir à une religion plus qu’à un pays . »   Nadine Labaki a décidé de raconter son histoire à travers des scènes musicales. Elle souhaitait  restituer un peu l’ambiance des contes et des fables dans son film. Cela lui permettait de prendre plus de libertés scénaristiques et d’apporter de la légèreté à la gravité du sujet. Presque tous les acteurs excepté le rôle d’Amal sont des amateurs choisis sur place dans les villages où le film a été tourné. La réalisatrice  a donné  le rôle du cheikh du village à un chrétien et celui du prêtre à un musulman. Le créateur de la musique du film, Khaled Mouzanar, est aussi le mari de la réalisatrice.

La critique :

« Ce qui relève du cinéma d’auteur chez Labaki se situe du côté  du scénario et des thématiques abordées : ici, l’aveuglement religieux, la violence intégriste, la brutalité machiste et plus largement les guéguerres qui ne devraient même pas exister, mais que s’invente l’homme pour avoir le sentiment d’exister… Pour rester dans les références méditerranéennes, il y a indubitablement du Pagnol ou de la comédie italienne dans le cinéma de Labaki, mélange de sujets forts et de truculence…   La principale réserve que soulève le film, c’est que cinématographiquement, on sait toujours parfaitement  où on est : dans une tragi-comédie et où on va : vers un message d’espoir de tolérance et de vivre ensemble. Message sans doute nécessaire mais pour le moins prévisible. On regrette également que dans ce Clochemerle entre musulmans et chrétiens, il y ait aussi peu de place pour les athées, ais ce trait est sans doute fidèle à la réalité. Cela posé, pour aller vers son « vouloir-dire » sans mystère, le film emprunte des tours et détours parfois irrésistibles, que l’on ne dévoilera pas, sauf pour indiquer que les femmes et une spécialité libanaise bien connue y jouent un rôle aussi hilarant que déterminant. » (  Les Inrocks )

«  L’autre bonne idée du film, c’est qu’en plus de ne pas être daté, son village n’est pas non plus localisé. Le jeune cinéma libanais, quant il s’est attaqué à la représentation de la guerre civile s’est systématiquement plu à en faire une guerre urbaine. Labaki rappelle qu’elle fut aussi, dans la montagne et dans le Sud, une guerre villageoise, intestine et  locale, avec ses chefs de clans . » ( Libé )

«  Burlesque pur qui bascule soudainement dans le tragique, scènes de café naturalistes qui se transforment en univers en-chanté à la Demy : le charme du film doit beaucoup aux ruptures de ton osées par Nadine Labaki et sa troupe, énergique, de comédiens . Ce mélange  de fantaisie et de gravité est, parfois, un peu foutraque, mais terriblement attachant. »  ( Télérama )

«  L’artificialité de ce film travestissant l’idée du néoréalisme en une sorte de gros pudding ruisselant d’humanisme gâteux ne serait rien si elle ne s’inscrivait dans une entreprise de séduction narcissique totalement inepte du point de vue de la mise en scène… Ce film a pour seul mérite de répondre sans la moindre pudeur à la question posée par son titre : droit dans le mur . »  ( Cahiers du cinéma )

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