Barbara

barbaraBarbara

Allemagne, 2012, 1h45
Réalisation : Christian Petzold

Fiche technique
Scénario : Christian Petzold avec la collaboration de Harun Farocki
Avec : Nina Hoss ( Barbara ), Ronald Zehrfeld ( André), Rainer Bock ( Schütz), Jasna FritziBauer ( Stella ), Jannik Schümann ( Mario), Christina Hecke ( Schulze ). Images : Hans Fromm. Montage : Bettina Böhler. Musique : Stefan Will. Production : Schramm Film Koerner §Weber Production. Distributeur : Pyramide

Le réalisateur :

Christian Petzold est né en 1960 en RFA. Diplômé de l’Académie allemande du film et de la télévision de Berlin ( DFFB ) il devient assistant en réalisation, réalisateur de courts métrages et de téléfilms. Il réalise en 2000 son premier long métrage
Contrôle d’identité pour lequel il obtient le prix du Film Allemand et qui fait de lui le chef de file de la nouvelle vague du cinéma , dite « Ecole de Berlin ». Les films qu’il réalisera par la suite sont fréquemment sélectionnés en compétition des festivals de cinéma. Parmi eux :
Fantômes ( 2005), Yella (2007), Jerichow (2009), Barbara ( 2012 ) pour lequel il obtient l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2012. L’actrice Nina Hoss est associée aux succès de Christian Petzold, elle a tourné 5 films avec lui.

Synopsis :

Pour avoir demandé un visa de sortie du territoire, le docteur Barbara Wolff, qui exerce au grand hôpital de la Charité de Berlin-Est, se trouve reléguée dans le petit hôpital d’une ville de province. Exilée dans son propre pays, elle se méfie de tous, elle n’a cependant pas renoncé à son désir d’évasion. La police la suspecte, il lui faut sans cesse jouer un double jeu. Mais la présence de son nouveau collègue, attirant et discret, qui semble si proche d’elle, l’ébranle …

Propos du réalisateur :

« La RDA m’a toujours été assez familière. Mes parents ont fui l’Allemagne de l’Est … J’ai souvent passé les vacances d’été dans ma famille en RDA … mes parents avaient le mal du pays. Etrangement, ils nous ont transmis cela, à mon frère et à moi … Quand le mur est tombé, ce pays, notre deuxième patrie, a disparu … Il a quelques années, j’ai commencé à m’intéresser de nouveau à la RDA et à ce que j’avais perdu. »
Barbara n’est pas une vision objective de la RDA et assume le point de vue tout à fait subjectif de l’héroïne. « Il n’y a qu’une seule scène, au début, où je prends le point de vue d’une caméra de surveillance. En dehors de cela, je ne voulais filmer que des regards. La façon dont les gens s’abordent par le regard … Nous filmons des impressions, qui plus est dans un milieu très fermé. L’hôpital sert ici à transmettre cette impression de vivre dans une bulle. Ce film n’a jamais eu la prétention de montrer la vie en Allemagne de l’Est dans sa totalité. »

La critique :

Christian Petzold interroge le passé communiste de l’Allemagne, en échappant à la grisaille habituelle … Ouvert à tous les chatoiements de la campagne environnante, le film est d’une beauté aussi époustouflante qu’il est glaçant. (Libération. Julien Gester 1 mai 2012).

Avec ce film brillant d’intelligence et de sensibilité, Christian Petzold dessine des parcours singuliers dans l’univers de l’Allemagne de l’Est. Fidèle à la puissance réflexive qui en émane et imprègne son cinéma, il n’analyse pas plus ses personnages qu’il ne les juge ou n’use de symboles. Il livre un tableau possible des échanges humains dans un univers donné. (Humanité 2 mai 2012)

On en vient à se demander si cette façon de convoquer les histoires et les images du passé n’est pas un choix trop attendu qui trahirait même la menace d’une possible routine. Comme ses personnages, on aimerait désormais que le cinéaste tombe le masque, et oriente la rigueur de sa mise en scène et la conviction de son actrice au service du grand film lyrique que l’on peut attendre de leur association. (Cahiers du Cinéma J.L. Avril 2012 )

Barbara est le film d’un metteur en scène, un vrai, d’un agenceur de plans, d’un fin directeur d’acteurs, bref d’un cinéaste capable de donner de la tension à la moindre image. (Les Inrocks 1 mai 2012 )

A travers ce retour sur le passé de son pays, Christian Petzold soulève des questions qui dépassent les idéologies : la vraie vie est-elle toujours ailleurs ? Le présent est-il si vide et l’avenir si radieux ? (Télérama F. Strauss 4 mai 2012 )

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