Fatima

FatimaFATIMA

de Philippe FAUCON-France/Canada-2015-1H19

Avec Soria Keroual Zita Hanrot Kenza Noah Aïche

3 Césars : Meilleur Film, Meilleure Adaptation, Meilleur Espoir Féminin

Fiche technique :

Scénario, adaptation et dialogues : Philippe FAUCON

Interprétation : Soria Zeroual ( Fatima), Zita Hanrot ( Nesrine), Kenza Noah Aïche ( Souad), Chawki Amari ( le père).

Image : Laurent Fénard

Son : Thierry Morlaas-Lurbe

Musique originale : Robert-Marcel Lepage

Librement inspiré des ouvrages de Fatima Elayoubi : « Prière à la lune » et « Enfin je peux marcher seule »

Synopsis :

Fatima, séparée de son mari, est employée de ménage dans plusieurs institutions ainsi que dans une famille bourgeoise. Elle élève seule ses deux filles, Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine, et Souad, 15 ans, collégienne en pleine rébellion, avec qui les rapports sont difficiles. Elle suit également des cours d’alphabétisation, car elle ne maîtrise pas le français, ce qui la coupe d’autant plus de ses filles. Fatima va soumettre son corps et son esprit aux épreuves de la vie afin d’atteindre son but, en toute dignité.

Le réalisateur :

Le réalisateur Philippe FAUCON est né en 1958 au Maroc.

1989 : L’Amour Prix Perspective du Cinéma Français, Festival de Cannes

1992 : Sabine Téléfilm (Arte)

1994 : Muriel fait le désespoir de ses parents Téléfilm (Arte)

1996 : Mes dix-sept ans Téléfilm 5france2)

Tout n’est pas en noir (Court-métrage dans le film collectif : L’Amour est à réinventer)

1998 : Les Etrangers Téléfilm (Arte)

2000 : Samia Festival de Venise, Cinéma du Présent

2002 : Grégoire peut mieux faire Téléfilm (Arte)

2005 : La Trahison Festival de Toronto

2008 : Dans la Vie

D’amour et de révoltes Série (Arte)

Making-Off Court-métrage

2012 : La Désintégration Festival de Venise, Sélection Officielle, Hors-compétition

2015 : Fatima Festival de Cannes, Quinzaine des Réalisateurs

5-25 Octobre 2015 : Rétrospective Philippe Faucon Cinémathèque Française

Propos du réalisateur :

« Mes grands-parents ne parlaient pas le français, et ma mère ne le parlait pas dans son enfance. Ils étaient des « invisibles », de la société dans laquelle ils vivaient. Chez Fatima, j’ai retrouvé des attitudes que j’ai connues chez eux (…) Ces femmes ont développé, malgré leurs ignorances et leurs handicaps, des ressources très importantes, allant puiser au fond d’un courage et d’une obstination farouches ».

Sur les trois héroïnes : « Toutes trois vivent au sein d’une même cellule familiale, avec des affects forts, mais également dans des univers différents, qui établissent ou accentuent des incompréhensions (…) chacune des trois possède un niveau de langage en rapport avec son histoire et son environnement culturel ».

Sur les différentes formes de violence présentes dans le film : « La violence de Souad est en lien direct avec celle subie par Fatima ».

Sur la mise en scène : « Le sentimentalisme, l’emphase, la surcharge sont des travestissements de la vérité. Et une émotion ne peut se rencontrer que si l’on accède réellement à une vérité du personnage ou de son interprétation. Il faut donc débarrasser l’écriture, la mise en scène et le jeu de tout ce qui détourne de l’essentiel ».

Critiques :

« Adapté de « Prière à la lune » de Fatima Elayoubi, « Fatima » est un portrait de femme mais c’est aussi une œuvre sur la transmission, sur les ressources de l’amour maternel, sur la façon dont une mère, en conquérant sa propre place, laisse à ses filles la possibilité de tenir la leur. Comment retrouver l’estime et la confiance en soi ? Comment reprendre de la hauteur dans un monde où tout vous assigne au plus bas ? » Sophie Avon

« Il est en effet toujours rassurant de constater qu’il existe encore, au sein du cinéma français, des films qui, comme Fatima, ne foncent pas tête baissée (et yeux fermés) dans leurs certitudes sociétales mais cherchent sur le même terrain, avec patience et intelligence, à démonter des systèmes établis de représentation et décident de creuser, avec tout autant d’humilité, une voie privilégiant, face à une certaine âpreté frontale du monde, la compréhension et la bienveillance ». CRITIKAT

« «Au début, il y a ce qu’on pourrait appeler un programme, et il se repère fort bien : le film sera la chronique de l’existence de trois femmes arabes, une mère et ses deux filles(…) De ce point de départ, Philippe Faucon fait un chemin, un beau chemin. Même s’il advient de multiples péripéties au cours du film, celles-ci sont toujours comme un développement possible, logique, organique, dudit point de départ. Ainsi s’installe une forme particulière de suspense (…) Ce suspense consiste à devoir en permanence déjouer deux menaces symétriques : l’ajout d’artifices qui couleraient le sens même de ce projet, et la difficulté à rendre intéressant un quotidien qui n’a guère de relief particulier ». J M Frodon

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