The Assassin

The assasinTHE ASSASSIN

 de Hou Hsiao-Hsien  

Nationalité : taïwanais   Durée : 105 m


Fiche technique : Scénario : Hou Hsiao- Hsien, Chu T’ien – Wen, Cheng Ah. Interprétation :  Shu Qi (Nie Yinniang) , Chang Chen (Tian Ji’an) ,Yun Zhou ( Dame Tian), Hsieh Hsin Yin (concubine), Sheu Fang-Yi (nonne), Dahong Nie Feng ( Père de Nie Yinniang).  Musique : Giong Lim. Photographie : Mark Lee Ping Bin.


Synopsis
Dans la Chine du IXe siècle, Nie Yinniang, une jeune femme de haut rang, a été éduquée par une nonne qui en a fait un des plus redoutables assassins du pays. Sa maîtresse lui ordonne de retrouver sa famille pour assassiner son propre cousin Tian Ji’an, le gouverneur d’une province, qui défie ouvertement l’empereur. Mais Yinniang est toujours amoureuse de Tian Ji’an, auquel elle fut autrefois promise. Elle se retrouve placée devant un dilemme : sacrifier son amour ou trahir l’ordre des assassins auquel elle appartient…


Le réalisateur
Enfant, Hou Hsiao-hsien aime regarder des films et dévore des romans chinois. La maison de ses parents est située à côté d’un temple taoïste où avaient lieu des spectacles de marionnettes et où étaient données des représentations d’opéras chinois. Adolescent voyou, il fait les 400 coups avec sa bande de copains. Ses parents meurent, il part alors pour Taipei où il travaille dans une usine. Il s’inscrit à l’Académie nationale des arts, section Théâtre et Cinéma, et en sort diplômé. Il débute comme assistant-scénariste et assistant-réalisateur.


Filmographie
Les Garçons de Fengkuei (1983) est le premier film important de sa carrière. Ce film ouvre la partie autobiographique de son œuvre qui est poursuivie avec Un été chez grand-père, (1984) Un temps pour vivre, un temps pour mourir 1985) et Poussières dans le vent (1986). Suivront une trilogie embrassant l’histoire de Taïwan :

•  1989 : La Cité des douleurs 

•  1993 : Le Maître de marionnettes

•  1995 : Good Men, Good Women et des films en quête d’un nouveau rapport avec le présent :

•  1996 : Goodbye South, Goodbye  

•  1998 : Les Fleurs de Shanghai)

•  2001 : Millennium Mambo.  

•  2003 : Café Lumière  

•  2005 : Three Times 

•  2007 : Le Voyage du ballon rouge ,enfin, un  film d’époque  :

• 2015 : The Assassin.


Les films de Hou ont été souvent récompensés lors des compétitions cinématographiques les plus prestigieuses. Il a  reçu le Lion d’or de la Mostra de Venise pour La Cité des douleurs,  à Cannes, le Prix du Jury pour Le Maître de marionnettes (1993) et Millenium Mambo (  2001) et le Prix de la mise en scène en 2015 pour The Assassin. Une rétrospective lui est consacrée à la Cinémathèque française en 2016.


 Propos du réalisateur    
Le film s’inspire de nouvelles de l’époque de la dynastie Tang. Ce ne sont pas des histoires faciles à comprendre …  Je me suis concentré sur le postulat : une jeune femme qui a un père général, et une nonne dans son entourage proche, laquelle décide, une nuit, de l’enlever pour l’entraîner aux arts martiaux.  Nie Yinniang, cette femme dont le métier est d’assassiner, est un personnage qui m’a toujours passionné. J’ai toujours eu le projet d’en faire un film.
Je suis toujours du côté des femmes. Leur monde, leur psychée, me paraissent nettement plus intéressants que ceux des hommes. Les femmes ont une sensibilité et une complexité mentale, un rapport au réel qui me semblent plus intrigants…   Indépendance, détermination, solitude, ce sont je crois les trois caractéristiques de mes personnages de femme.
A vrai dire, je ne suis par principe pas du tout du genre à vouloir que mes plans ressemblent à des peintures. Je ne travaille d’ailleurs absolument pas en m’en inspirant. Il se trouve simplement que j’ai tourné dans des décors de la Chine assez reculés et difficiles d’accès et que quand je me suis retrouvé face à eux, ils avaient déjà tout d’un tableau. Ma principale source d’inspiration c’est l’environnement naturel … où l’on peut travailler avec la lumière, avec le vent.


La critique
Hou Hsiaoo-hsien est un esthète de la durée, un adepte de plan-séquences fixes en plans larges dans lequel il sculpte des images fourmillant de détails mouvants. Voilà pour les mises en garde. Mais dès lors qu’on s’est fait à l’idée de cette temporalité particulière, on peut se laisser prendre par ce flamboyant récit médiéval. (…) On nage en plein brouillard. Mais ce n’est pas bien grave. Le mystère fait partie intégrante de The Assassin. C’est sa matière première. Il s’agit non pas de le résoudre, mais au contraire de le creuser à même l’écran .( Première   Eric Vernay)


… Mieux vaut alors ne pas résister et se laisser emporter par les images, d’une absolue beauté. Artiste virtuose, Hou Hsiao-hsien, aussi soucieux du détail, de la véracité de ce qu’il montre que de l’harmonie des formes, ressuscite une Chine rêvée et livre un spectacle époustouflant. The Assassin est un joyau dont la lumière sombre pénètre durablement l’œil et le cœur du spectateur. Avec la facilité d’une lame bien aiguisée. ( La Croix)


Beaucoup de films ne sont que du cinéma, des histoires illustrées mouvantes, des messages philosophiques ou politiques en images et sons, certains excellents, bien sûr, mais il suffit de découvrir The Assassin pour que notre regard et notre esprit soient reconfigurés, pour saisir que Hou Hsiao-hsien fait lui du “cinéma”, retrouvant l’ADN originel du processus hypnotique qui caractérisait le cinéma à ses débuts, redonnant vigueur à des concepts aussi usés (et démonétisés à force d’usage) que l’art, la beauté, la poésie. ( Les inrocks).

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