Nahid

NahidNahid

De Ida Panahandeh Iran 2015 ( 1h44)

FICHE TECHNIQUE

Réalisatrice : Ida Panahandeh

Scénaristes: Ida Panahandeh , Arsalan Amiri

Acteurs: Sareh Bayat, Pejman Bazeghi, Navid Mohammadzadeh,  Milad HasanPour.

SYNOPSIS

A Anjali, petite ville portuaire sur les bords de la Mer Caspienne iranienne, le combat d’une jeune femme divorcée ,Nahid. Alors qu’en Iran la loi accorde la garde de l’enfant au père, la justice a octroyé à Nahid la garde de son fils à condition qu’elle ne se remarie pas;

Et pourtant… l’amour est là prenant les traits de Massoud, et Nahid va lutter tant bien que mal pour tenter de vivre sa vie de femme et de mère.

LE CINÉMA IRANIEN

La première salle de cinéma a ouvert à Téhéran en 1904 où sont projetés à peu près comme en France à cette époque des scènes de rues et des actualités.

Deux formes de cinéma en Iran : un cinéma « Farsi » sorte de romance populaire et commerciale ,subventionné et contrôlé par l’État mais inadapté à un public étranger et un cinéma indépendant peu projeté en Iran.L’Ayatollah Khomeiny déclare après la révolution de 1979 qu’il n’a rien « contre le cinéma » mais qu’il est « contre la corruption dans le cinéma » qui doit se conformer à certaines règles et se mettre au service de la révolution islamique.

Depuis les années 1970, la présence de films iraniens dans les grands festivals internationaux est favorisé par la naissance du cinéma « MOTEFÂVET » aussi appelé nouvelle vague iranienne.

En dépit des contraintes de la censure ou peut-être à cause d’elles en adoptant le point de vue de Stéphan Zweig pour qui « la contrainte stimule plus qu’elle n’étouffe », on assiste à la montée d’un cinéma indépendant peu accessible en Iran à part les films de Asghar Farhadi qui rencontrent un public national et international. Les réalisateurs travaillent avec une sensibilité typique de la culture iranienne ,un sens de l’esthétique et de l’image hérité de la riche tradition perse liée aux arts visuels, à la poésie et au théâtre.

 Une autre dimension sans doute primordiale dans la construction du cinéma indépendant est la censure qui contraint les réalisateurs à ruser pour permettre à leurs œuvres de voir le jour. Ils utilisent pour cela des codes pour expliciter l’intrigue en incluant des sous-entendus, des gestes inaboutis qui laissent l’action en suspens, des non-dits, ils vont suggérer des changements par de la musique, des regards ….laissant une large part d’interprétation au spectateur.

LA RÉALISATRICE

Ida Panahandeh a étudié le cinéma à l’université de Téhéran pour devenir chef opératrice. Encouragée par ses professeurs, elle est passée en réalisation après sa formation initiale. Étudiante, elle écrivait des nouvelles dont elle a fait des scénarios pour des courts métrages en 16 mm qui lui ont valu le plus haut prix donné à un court-métrage en Iran. Elle a commencé à travailler pour la télévision sur des séries et a réalisé quelques documentaires .

Nahid est son premier long-métrage de fiction qui a reçu le Prix spécial du jury dans la catégorie « Un certain regard » au festival de Cannes de 2015.

PROPOS DE LA RÉALISATRICE

« Plus que son aspect combattif, c’est le fait que Nahid ne soit pas sans défauts qui m’intéressait le plus. Elle est comme vous et moi. Une femme comme ma mère à laquelle Nahid me fait parfois penser. A quelques rares exceptions, le cinéma iranien a tendance à représenter les femmes comme des Mères Courages ou comme des saintes. C’est absurde. Les femmes ne sont pas plus des anges que les hommes et méritent d’être montrées exactement comme elles sont. »

CRITIQUES

« Portrait de femme et peinture de moeurs, « Nahid » impressionne par la façon dont Ida Panahandeh mène son récit: justesse du propos, réalisme nourri, acuité du regard, mariage du romanesque et du quotidien… Nahid est passionnant autant par la description d’un monde que par le suspens amoureux qu’il met en place » L’ EXPRESS

« Conservant nos réflexes occidentaux, on est tenté …de lire son personnage en fonction d’une traditionnelle grille socio-féministe ( la dure situation des femmes en Iran) ….Mais le film échappe aux clichés que l’on se fait et se révèle des plus subtils dans le portrait de son héroïne (magnifique Sareh Bayat) finalement ordinaire et universelle,en endossant la double identité de mère courage et de femme futile à moins que ce soit celle de mère irresponsable et de femme forte.  En brouillant ainsi les pistes, Panahandeh impose un style assurément bien à elle. »  LES FICHES DU CINÉMA

« La richesse du scénario, la subtilité de ses jeux d’écho ,la pertinence des ellipses.. l’efficacité des fausses pistes…et la rigueur de la mise en scène respectent l’ambivalence du réel et permettent de dépasser le schématisme craint. » POSITIF

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