Lilting ou la délicatesse

Lilting ou la délicatesseLilting ou la délicatesse

Fiche technique:

Titre original : Lilting. Réalisation : Hong Khaou. Scénario : Hong Khaou. Montage : Mark Towns Musique : Stuart Earl. Photographie : Urszula Pontikos. Sociétés de production : Film London Microwave, BBC Films et Skillset. Avec : Cheng Pei-pei (Junn), Ben Wishaw (Richard), Morven Christie (Margaret), Peter Bowles (Alan).

Synopsis :

Dans le Londres d’aujourd’hui, Junn-sino-cambodgienne immigrée en Angleterre – pleure la mort accidentelle de son fils Kai. Son deuil est dérangé par l’arrivée soudaine de Richard,  Elle ne sait pas ou ne veut pas savoir qu’il a été le compagnon de Kai. Ils ne parlent pas la même langue mais, aidés d’une interprète vont essayer, de communiquer dans le souvenir de celui qu’ils ont aimé.

Le réalisateur :

Hong Khaou, né en 1975 au Cambodge est réalisateur et scénariste. Il étudiera la réalisation à la University for the Creative Arts et participera à de nombreux ateliers d’écritures. Ses deux courts-métrages Summer et Spring seront présentés aux festivals de Sundance et de Berlin.

Il signera avec Lilting son premier long-métrage et en soulignera la dimension autobiographique dans ses interviews : le personnage de Junn étant très inspiré de sa mère, lui et sa famille ayant migré en Angleterre à l’age de ses 8 ans. Il se sera très bien intégré à sa nouvelle culture de part son jeune age, ce qui ne sera pas le cas de sa mère ne parlant toujours pas anglais aujourd’hui.

Propos du réalisateur :

« L’idée de cette histoire m’a été directement inspirée par ma famille. Réfugiés politiques du Cambodge, nous sommes arrivés en Angleterre dans les années 80. Ma mère voulait donner à ses enfants le meilleur avenir possible. Étant jeunes, nous n’avons eu aucun mal à nous adapter à cette nouvelle vie, cette nouvelle culture, cette nouvelle langue. Malheureusement, ça a été plus difficile pour ma mère qui, 30 ans après, ne maîtrise toujours pas la langue anglaise. J’ai pris cette situation comme point de départ. J’ai imaginé ce qu’aurait été sa vie si son seul lien avec l’extérieur avait disparu – comment s’en serait-elle sortie ? »

Interview :

Elaine Teng : Pourquoi avez vous choisi de raconter l’histoire dans deux langues différentes ? Comment avez-vous navigué entre deux personnages principaux qui ne parlent pas la même langue ?

Hong Khaou : C’était ce qui était fascinant avec ce sujet. Cela représente un défi complexe, et en tant que réalisateur et scénariste, j’aime ça. Nous savons que la communication amène à comprendre et à combler les différences culturelles mais elle peut également mettre en relief des différences si fortes chez certains d’entre nous qu’elle amène à des conflits dont il est difficile de se sortir.

ET : Beaucoup de familles asiatiques ont encore un point de vue très traditionnel sur l’homosexualité. A quel point le film aborde-t-il cette thématique et comment l’avez vous traité ?

HK: Le propos n’était pas d’à quel point il était difficile de faire son coming-out à une mère chinoise. Il était bien plus sur à quel point il était difficile de faire son coming-out tout court. Bien sûr, la culture et la religion apportent toutes leurs nuances spécifiques, mais avouer son homosexualité est une chose universellement difficile à faire. Je ne pense pas que l’expérience soit plus difficile si vous êtes dans une famille asiatique. Cela c’est bien passé lorsque je l’ai dit à ma mère, elle n’a eu aucun problème avec ça. Ce que je voulais dire, c’est combien il était difficile de le faire car l’homosexualité porte encore la peur de décevoir, la culpabilité et la honte qui lui ont été historiquement associée.

Critiques :

« De cette histoire, toute simple, où se croisent vécu et fiction, Hong Khaou tisse un film subtil, modeste, aux références variées : Wong Kar-wai, mais également tout un courant (assez méconnu) du cinéma LGBT, celui des productions sentimentales et des comédies romantiques parfois très niaises. » Libération

« Un long-métrage superbe dont la présence magnétique des acteurs ne fait que renforcer la grâce et la sensibilité. »aVoir-aLire

« Le sous-titre français (…) dit bien les qualités de ce joli film, sensible et feutré, qui parle de transmission, d’intégration, de la place des aïeuls et du dialogue entre les générations. TéléCinéObs

« Lilting a une qualité -­ sa pudeur- ­ et le défaut de cette qualité : une certaine froideur. Et leur problème de communication décrit finit par devenir celui entre ce film et ses spectateurs. »Studio Ciné Live

« Les dialogues cherchent à faire pleurnicher plus qu’à émouvoir, tandis que la musique nappe consciencieusement l’écran de caramel. »Positif

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