L’histoire officielle

 l'histoire officielleL’histoire officielle

(La historia oficial)

Luis Puenzo      Argentine    1985   ( 1h52 )   Drame

Fiche technique : Réalisateur : Luis Puenzo. Scénario : Luis Puenzo et Aida Bortnik. Sociétés de production : Cinematograficas, Cinemania. Avec : Norma Aleandro, Hecto Alterio, Hugo Arana …

Synopsis :

Buenos Aires, 1983. Alicia enseigne l’histoire dans un lycée, elle vit confortablement avec son mari, homme d’affaires, et leur fille. Ce sont les derniers mois de la dictature militaire : révélations des journaux, manifestations, questionnement des élèves qui mettent en doute la véracité de ce qui est écrit dans les manuels. D’abord dubitative, Alicia est à son tour gagnée par cette crise de confiance qui va se transformer en quête de vérité.

Le réalisateur :

Luis Puenzo est un réalisateur et producteur de cinéma argentin né le 19 février 1946. Il est le père de la réalisatrice Lucia Puenzo.( XXY –  2007 )

Filmographie :

  • 1973 : Luces de mis zapatos
  • 1975 : Las sorpresas
  • 1985 : L’Histoire officielle (La historia oficial)
  • 1989 : Old Gringo
  • 1990 : With Open Arms
  • 1992 : La Peste
  • 2004 : La Puta y la ballena
  • 2012 : Enfance clandestine de Benjamín Ávila (coproducteur)

Distinctions :

  • Festival de Cannes 1985 : Prix d’interprétation féminine pour Norma Aleandro
  • Prix du jury œcuménique  pour L’Histoire officielle
  • Oscar du meilleur film en langue étrangère pour L’Histoire officielle (1986)
  • Reprise de L’histoire officielle : 5 octobre 2016.

Propos du réalisateur : 

« Quand les soldats sont revenus de la guerre (des Malouines) et que nous avons commencé à entendre parler des atrocités qu’ils avaient endurées, je me suis dit qu’il fallait faire un film. Je voulais raconter ce qui s’était passé du point de vue de ceux qui n’étaient pas partis en exil, et j’ai été captivé par le sujet des disparus (les quelque 30 000 personnes, qui sous la dictature, ont été victimes de disparition forcée, secrètement arrêtées et tuées) : je sentais que cela résumait bien l’état des choses. »

En 2013 l’université nationale autonome de Mexico a rendu hommage à Luis Puenzo. «  … là, je me suis dit qu’il fallait que je restaure l’Histoire officielle. Le négatif original était très usé – on aurait dit qu’il était en papier – parce qu’on en avait tiré plus de copies que ce qui avait été initialement espéré. J’ai pensé : ce film est en train de mourir. Parce que les films meurent aussi, alors qu’ils méritent de vivre pour l’éternité, comme les livres ».

« Pendant la restauration du négatif, les techniciens venaient me voir et me disaient, l’air surpris : C’est bon ! Ils n’arrivaient pas à croire qu’un film tourné il y a trente ans pouvait être bon. Avant, les vieux films avaient un certain prestige, mais aujourd’hui, ils perdent tout mérite en vieillissant ».

La critique :

A l’heure où, la démocratie retrouvée, le peuple argentin demande des comptes à ses bourreaux, un film comme la Historia oficial s’avère à la fois un acte politique hautement responsable, un témoignage nécessaire et un avertissement non moins nécessaire à la vigilance et à la lucidité. C’est aussi, bien entendu, une œuvre souvent aboutie, sans quoi tous ces mérites seraient de peu de vertu.  (Positif. Juillet/Août 1985)

La mise en scène est académique et ne peut que rappeler bon nombre de films américains contemporains se contentant de filmer et d’émouvoir sans intégrer une « patte » cinématographique à l’œuvre et à la réalisation. Mais par ces choix techniques et scénaristiques, Luis Puenzo fait de ce travail de mémoire une œuvre accessible, qui tend à se rapprocher du documentaire, car beaucoup apprendront sur ce passé tragique de l’Argentine. (Gérard Crespo)

Remarquable scénario qui a le courage de découvrir le mal partout dans la société, à l’école qui trompe, chez les curés qui savent, les milieux financiers qui collaborent et pas seulement chez les militaires ; plus remarquable encore mise en scène qui s’attache exclusivement à cette femme en proie à la passion de voir clair et réussit à atteindre une dimension tragique en restant proche du concret. (André Tournès. Jeune Cinéma. Juillet/Août 1985)

Vingt ans après, L’Histoire officielle reste un témoignage précieux sur la transition démocratique en Argentine. Et, dans la lignée des meilleurs Costa-Gavras, il a gardé sa puissance dramatique de film-dossier solidement écrit, réalisé avec efficacité et joué avec les tripes. — Samuel Douhaire

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