L’opéra

 L’opéra

L'opéraDe Jean- Stéphane Bron –  Suisse  2017  (1h50)

Documentaire

Fiche technique :

Réalisateur : Jean-Stéphane Bron. Dir . Photo : Blaise Harrison. Montage : Julia Lena. Son : Etienne Curchod, Stéphane Thiébaut, Jérôme Cuendet. Prod. : Lionel Baier, Ursula Meier, Frédéric Mermoud. Dist. : Les films du Losange. Sortie le 5 avril 2017

Synopsis :

Le documentaire propose, en moins de 2 heures, la représentation de la vie d’une saison à l’Opéra Bastille et au Palais Garnier, une balade dans les divers lieux des prestigieux édifices où il filme non seulement les artistes, chanteurs, danseurs, mais aussi les administrateurs et des acteurs moins visibles, tout un collectif porté par l’énergie du projet à réaliser.

Le réalisateur :

Né en 1969 à Lausanne, en Suisse, Jean-Stéphane Bron étudie le cinéma en Italie (Ipotesi Cinema, sous la direction d’Ermanno Olmi), puis à L’Ecole cantonale d’Art de Lausanne (ECAL/DAVI).Il co-écrit plusieurs courts métrages, primés sur la scène internationale avant de présenter en 1997, au festival de Locarno, son premier long-métrage, un documentaire, Connu de nos services, qui reçoit un accueil critique et public enthousiaste. Deux ans plus tard, il sort en salle son deuxième documentaire  La bonne conduite (5 histoires d’auto-école), qui fait le tour du monde des festivals et des télévisions et, pour lequel il obtient plusieurs distinctions. Il réalise ensuite  En cavale  pour Arte,avant d’entamer le tournage de Mais im Bundeshuus le génie helvétique qui  obtient le Prix du Cinéma suisse dans la catégorie meilleur documentaire en 2004. En 2006, Jean-Stéphane Bron réalise son premier film de fiction, Mon frère se marie et en 2009  Traders  (Documentaire TV). Sorti en 2010  Cleveland contre Wall Street est un thriller documentaire sur le monde de la finance, plusieurs fois primé dans divers festivals. En 2013 et 2017 il réalisera 2 nouveaux documentaires L’Expérience Blocher et L’Opéra.

Propos du réalisateur :

Pour moi, le point de départ – comme dans tous mes films -, c’était qu’il y avait quelque chose à découvrir, qu’il fallait partir comme un profane, sans a priori : le fait que je ne sache rien – je n’étais jamais allé à l’opéra, je n’avais jamais assisté à une représentation de ma vie -, c’est ce qui m’intéressait.

Mon intuition de départ était de filmer l’Opéra de Paris comme une société miniature avec toutes les classes sociales : les petits, les artistes, la classe moyenne, la bourgeoisie, le politique … Je me suis également fixé le cap d’essayer d’en découvrir les règles et de déceler quelque chose qui soit spécifique à cette société, au-delà d’un reflet du monde.

Tout le monde se dédie à quelque chose. Quelque part, quelque chose marche parce qu’il y a un horizon commun, que le rideau doit se lever tous les soirs et que le spectacle doit avoir lieu … Ce collectif, malgré les tensions, les frictions, une certaine violence des rapports produit un élan. Et j’ai trouvé cela infiniment respectable.

La critique

Jean-Stéphane Bron ne limite pas le champ de sa caméra à un cadre conventionnel. Son documentaire n’est pas le fruit d’un travail spécialisé dans les arts lyriques mais celui d’un curieux amusé, lucide et gourmand. Il croque sur le vif un tableau surprenant, inattendu et accessible même aux plus profanes d’entre nous. Il filme avec autant de bonheur et d’intensité les personnes qui effectuent les tâches ingrates que celles qui tiennent le haut du plateau. (Le journal du Dimanche)

Furetant dans tous les recoins du navire amiral de la Bastille, L’Opéra se présente comme le tableau impressionniste d’une ruche bourdonnant de chant, de musique, de danse. Une usine de sons et de lumière qui tend entièrement à faire rayonner la perfection de ses productions. (Isabelle Regnier)

 Que l’on aime ou non l’opéra (personnellement, c’est oui, à doses modérées), ce film est réussi parce qu’il ne s’intéresse pas au spectacle en soi mais au travail, aux relations humaines et sociales, aux rapports de pouvoir, aux conflits, aux élans, à la somme des mille petites parties devant former un tout visant la perfection (parenté évidente avec le cinéma).

Il y a ici autant de suspense (mais infiniment plus naturel) que dans une saison de téléréalité, autant d’humour que dans une comédie (voir le casting du taureau pour Moïse et Aaron), autant d’épaisseur humaine et d’enjeux que dans n’importe quelle bonne fiction. L’Opéra, c’est du grand cinéma parce que tout en imprimant son regard subjectif et ses choix de montage subtils, Bron a préservé la part pleinement vivante de l’organisme humain qui palpitait devant lui.  (Les Inrrockuptibles)

Ce contenu a été publié dans Les fiches de films 2017-2018. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *