Paterson
de Jim Jarmusch- États-Unis – 2016 – 118mn
Fiche Technique :
Scénario : Jim Jarmusch
Interprétation : Adam Driver (Paterson), Golshifteh Farahani (Laura), Barry Shabaka Henley (Doc, le patron du bar) , Masatoshi Nagase (le poète japonais).
Son : Robert Hein
Photographie : Frederick Elmes
Musique : Sqürl (Jim Jarmush, Carter Logan, Shane Stoneback)
Synopsis :
Le film nous raconte 7 jours de la vie de Paterson qui vit avec sa compagne Laura et son chien, Marwin dans une ville qui porte le même nom que lui dans l’État du New Jersey. La ville qui a hébergé plusieurs plusieurs écrivains, de William Carlos Williams à Allen Ginsberg, inspire également le jeune homme. Chauffeur de bus, Paterson est aussi un poète minimaliste : il écrit de courts poèmes pendant ses pauses et les consigne dans un carnet qu’il porte toujours avec lui .
Le Réalisateur :
Jim Jarmush est né en 1953 dans l’Ohio ; il étudie le journalisme, puis la littérature anglo-saxonne ; en 1975 il séjourne à Paris où il fréquente assidûment la Cinémathèque et se passionne pour le cinéma français, notamment pour Robert Bresson. De retour aux USA, il se lance dans des études de cinéma et devient assistant de Wim Wenders. Il s’intéresse aussi à la musique et fonde un orchestre ; depuis 2010 il est membre du groupe de rock SQÜRL.
Son premier long métrage « Permanent Vacation » est suivi par Stranger than Paradise en 84, primé à Cannes. Il a réalisé plusieurs courts métrages dont Coffee and Cigarettes, Palme d’or du court métrage en 1989. Jim Jarmush, artiste indépendant signe des films résolument personnels.
Propos du réalisateur:
Paterson raconte une histoire tranquille sans conflit dramatique à proprement parler ; le film se veut un antidote à la noirceur et à la lourdeur des films dramatiques et du cinéma d’action. C’est un film que le spectateur devrait laisser flotter sous ses yeux , comme des images qu’on voit par la fenêtre d’un bus qui glisse, comme une gondole, à travers les rues d’une petite ville oubliée.
Le film rend hommage à la poésie des détails, des variations et échanges quotidiens.
Critiques :
Avec Paterson, J.Jarmusch livre une sublimation du quotidien par la poésie. Un hymne puissant à la simplicité en forme de haïku, ces poèmes japonais composés de trois vers, élaborés toujours sur le même rythme, qui retranscrivent la beauté fugace d’instants de vie, de sentiments éphémères et puissants. Versatile
Paterson est un film de survie poétique. Jim Jarmusch étudie la manière dont les citoyens modèles d’Amérique échappent à la dictature matérialiste de leurs vies. Les Inrocks
Sans jamais se départir d’une agréable cocasserie, le film exalte l’harmonie domestique, la sécurité rassurante des rituels. Il fait la somme des micro-bonheurs qu’apportent érigés en habitude, l’amour, l’amitié, le travail, la vie en communauté. Et l’écriture. Télérama
Ce que film ici admirablement Jarmusch, c’est non seulement le « travail » afférent à la poésie, mais plus largement la façon dont le monde alentour se dépose en nous et se met à résonner au prix d’une longue et lente imprégnation – imprégnation qui serait, en retour, le véritable ferment poétique de l’existence. Le Monde
Paterson est-il une « chronique sympa » qui choisit délibérément de ne rien raconter de fondamental ou, au contraire , un « film question » essentialiste sur la naissance de la poésie ? Les deux, assurément. Sans doute sa grandeur tient-elle dans le balancement continuel entre l’anodin et l’essentiel. Sa nonchalance affichée est un trompe l’œil. Elle décoche progressivement ses flèches pour se muer en une tranquille assurance. Les Cahiers du Cinéma
C’est léger et bien léché, aérien et mélancolique, mais….sans grand intérêt. Les Echos